Le nouchi (ou noussi ou noushi) est une forme d'argot présente en Côte d'Ivoire et en Afrique de l'Ouest. Le noushi (ou noussi) est un mélange de français et de plusieurs langues de Côte d'Ivoire, il est apparu au début des années 1970.
Origine :
Le nouchi était à l'origine parlé par des jeunes citadins mal scolarisés ou délinquants, ne maîtrisant pas bien la langue française. Le nouchi était pratiqué par eux surtout aux abords des marchés, des gares, des cinémas avant d'être véhiculé dans la plupart des couches sociales. De langue des petits voyous, le nouchi est devenu la langue de la comédie populaire ivoirienne, voire de la musique ivoirienne. C'est aussi la langue de la « débrouille » dans les quartiers pauvres d'Abidjan. Nou, en malinké, signifie « le nez », tandis que chi veut dire « poil ». Cela donne en un mot « poil de nez », donc « moustache », pour designer le méchant, à qui tout le monde voulait ressembler. Un nouchi, c’est un homme fort (notamment un chef bandit mexicain des westerns qui est souvent un moustachu), craint de tous et qui n’a peur de rien ni de personne. Le nouchi a notamment été popularisé par la chanson Premier gaou du groupe Magic System.
Description :
Le nouchi est né en Côte d’Ivoire, mais on ignore cependant qui en détient la paternité. Cette langue se nourrit des nombreux dialectes du pays et du français. Les locuteurs de cette langue sont appelés « nouchis ».
Construction des phrases :
Le nouchi est une langue qui se base sur des phrases courtes ou des adjonctions de termes tirés du vécu de la rue, de l'anglais, du français et des ethnies ivoiriennes ou même de celles de la sous-région ouest-africaine. Cependant on note des expressions propres aux nouchis et aux ziguéhis (les bad-boys des ghettos abidjanais) tels que : "têguê", "gbôlô" ou "daba le gaou" (tabasser quelqu'un) "daba mon garba" (manger mon attiéké à la friture de poisson thon); d'une part "daba" ou "gbolo" signifie "frapper, cogner ou vaincre" et d'autre part, il signifie manger.
Origine des expressions :
Fortement basé sur le français, il utilise des mots anglais et espagnols, insérés par les élèves, avec des mots issus de presque toutes les langues parlées en Côte d'Ivoire. On doit cependant noter une forte dominance du malinké et du baoulé, langues des ethnies les plus représentées sur les marchés et les places populaires.
Exemples :
Voici quelques mots spécifiques :
- Bingue : Terme désignant la France ou un pays occidental.
- Binguiste ou Binguiss : Ivoirien vivant ou ayant vécu en Occident.
- Boucantier (dérivé de "boucan" = "vacarme") : Personne qui aime afficher son aisance matérielle et son style de vie ostentatoire; personne frimant avec des marques de luxe, partageant son argent à qui veut au cours d'une virée.
- chap chap : rapidement, vite.
- couper, mettre gorge ou loger : duper, arnaquer, prendre de l'argent à quelqu'un, escroquer.
- daba : frapper, manger
Exemple de conversation en nouchi :
Cette conversation simule une scène au cours de laquelle un chauffeur de gbaka, véhicule de transport en commun, et son apprenti sont sur le point de se faire racketter par un agent de police véreux :
- Le policier : Hééééé !! Apprenti donne moi mes deux togo moi je vais gagner en temps.
- Le chauffeur : mon pehi viens prendre djêh là tu vas lui donner dis lui que j'ai togo seulement s'il veut pas il n'a qu'à piqué.
- L'apprenti : Chef faut sciencé j'ai togo seulement on vient de sortir comme ca on n'a pas encore eu bon mangeman donc faut faire ça à cause de God.
Traduction :
- Le policier : Héééé, l'apprenti !, donne-moi mes deux cent francs que je m'éclipse.
- Le chauffeur : Apprenti !, viens prendre l'argent ; tu vas le lui remettre et lui dire que j'ai cent francs ; s'il n'en veut pas, qu'il laisse tomber.
- L'apprenti : Chef !, s'il te plaît, comprends-moi, j'ai [seulement] cent francs. On vient à peine de sortir ; on n'a pas fait bonne recette, alors accepte-ça pour la grâce de Dieu.
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